Pour la deuxième année de suite, j’ai réussi à remporter le King of Archery, JVD Open.
Deux participations, deux victoires… honnêtement, je ne l'aurais pas cru il y a quelques années. C’est une compétition énorme, souvent comparée à un “mini Las Vegas” à l’européenne, et y performer deux fois d’affilée, ça fait forcément quelque chose.
Un événement qui sort du lot !
Le King of Archery, c’est un monde à part : près de 1 000 archers, énormément de monde, du bruit, des exposants partout et une ambiance assez unique. Dans ma catégorie, on était environ 250 avec pas mal de grands noms, donc autant dire que le niveau est bien là.
Le format est particulier : on est à 18m, en indoor et lors des qualifications le "9" compte "10". Sur le papier, ça semble avantageux, mais en vrai c’est un jeu mental assez violent, parce qu’une seule flèche hors de la zone te fait perdre énormément de places. Malgré ça, ce système me convient plutôt bien pour débuter la saison salle : je touche souvent le jaune (zone 9 et 10 habituelles), donc j’ai un peu de marge pour remettre la mécanique en route.
Mais ça reste très exigeant sur un week-end entier. Rester concentré, stable, sans faire d'erreur… c’est un vrai marathon mental.
Une qualif qui se passe vraiment bien
Les deux premières séries se passent sans accroc. Je ne sors pas du jaune : 600/600, équivalent à 596 en scoring World Archery. Pas loin de mon record de France, donc ça me met en confiance.
Le lendemain, j’étais un peu moins dans le rythme mais ça reste propre : 300/300, pour un total de 900 points. On est seulement trois dans ma catégorie à atteindre ce score, donc direction la finale.
Pour compléter le tableau de la finale, il y a quelques archers à 898 points mais il y a aussi un joker qui sort d’un barrage énorme avec une cinquantaine d’archers derrière nous. Ça donne une finale à 9 tireurs, ce qui met tout de suite le ton.
Une finale qui demande du sang-froid
Le format du show est simple : trois flèches, seuls les meilleurs continuent. Tu perds un point sur quelqu’un → c’est fini.
Et cette fois, retour au scoring normal : seul le 10 compte vraiment. Là, il n’y a plus de zone “large”.
L’ambiance est franchement impressionnante : gros éclairages, tribunes pleines, caméras, bruit partout… Il faut réussir à rester dans sa bulle pour ne pas se disperser.
Dès la première volée, c’est le tri : on passe de 9 à 3 tireurs. Beaucoup craquent sous la pression et sortent un 9. Je tire un premier 30/30, ce qui me permet de rester en course.
Les volées suivantes s’enchaînent, et je me sens plutôt bien. Avoir déjà vécu ce type de shoot-off l’an dernier, et aussi à Las Vegas, m’aide clairement : je sais à quoi m’attendre, comment gérer le cadre, l'éclairage, les réactions du public…
Le duel final
Au bout d’un moment, on se retrouve en face-à-face : moi contre Rick van der Ven, un tireur très expérimenté des Pays-Bas, qui joue à domicile avec une grosse carrière internationale derrière lui.
Il tire sa dernière flèche : un 9. Il termine à 29 points.
De mon côté, le calcul est simple : il me faut un 10 pour gagner.
Je demande à Quentin Baraër, mon coach sur cette finale, de me le confirmer. C’est une habitude : j’aime savoir exactement le score que je dois réaliser pour remporter un match.
Je me mets en place, je me concentre, j’essaie de faire abstraction du reste. Je tire.
Plein centre.
Ce n’était pas forcément la flèche la plus “conventionnelle” du week-end, mais elle est arrivée où elle devait. Et c’est l’essentiel !
Un podium qui fait plaisir
Après la finale, tout va très vite : photos, caméras, les podiums avec les flammes derrière, les énormes chèques en carton, l’arc dans une main, une bouteille de champagne dans l’autre… Honnêtement, il faut presque autant de dextérité pour tenir tout ça que pour tirer la dernière flèche.
C’est un moment que je savoure vraiment, parce que ça ne dure jamais très longtemps.
Et maintenant ?
Deux participations. Deux victoires.
Je suis heureux, tout simplement. Et comme tout compétiteur, une petite idée commence déjà à se glisser dans un coin de ma tête…
Pourquoi pas trois ?
