Après une saison 2024 exceptionnelle, marquée par ma médaille aux Jeux Olympiques de Paris, je pensais être prête à enchaîner naturellement sur la suivante. Mais la réalité m’a vite rattrapée. Reprendre la compétition a été bien plus difficile que je ne l’avais imaginé.
Je me suis rendu compte que j’avais assez mal géré “l’après-médaille”. Sans m’en rendre compte, j’avais déposé sur mes épaules une pression immense, presque irréaliste : comme si la moindre compétition devait être synonyme de podium. Comme si, désormais, la seule manière d’exister dans mon sport était de gagner.
Cette exigence démesurée a fini par me bloquer. Pour la première fois de ma carrière, j’ai vécu une saison blanche, sans aucune médaille. Une période déstabilisante, mais qui m’a obligée à me poser les bonnes questions.
Se reconstruire : un travail profond, technique et mental
Plutôt que de me laisser submerger par la déception, j’ai choisi de transformer cette saison compliquée en tremplin pour la suite. J’ai décidé de reprendre les bases, d’oser repartir à zéro.
Depuis septembre, juste après les championnats du monde, je me consacre à un travail technique minutieux. Je tire à courte distance, encore et encore, pour affiner chaque geste et répéter les bonnes sensations jusqu’à ce qu’elles deviennent automatiques. C’est un entraînement exigeant, mais incroyablement formateur.
J’ai également fait un choix important : changer de psychologue. Entamer un nouveau travail mental, plus aligné avec mes besoins actuels, me redonne de la confiance. Je suis fière de ce nouveau départ et impatiente d’en voir les effets.
Regard vers 2026 : entre impatience et détermination
Aujourd’hui, je me tourne vers la saison 2026 avec un mélange d’impatience et d’énergie nouvelle.
Ma première compétition sera la Coupe du monde de Nîmes, en janvier : mon vrai retour sur le pas de tir. Ensuite arriveront les sélections pour l’équipe de France en mars, un rendez-vous crucial auquel j’aspire me présenter dans la meilleure forme possible.
J’ai envie d’attaquer cette saison sur les chapeaux de roue, de transformer le travail de fond de ces derniers mois en performance, et de prouver – surtout à moi-même – que les périodes difficiles ne sont jamais une fin, mais un passage nécessaire vers quelque chose de plus grand.
